Challenge de la traversée de la Bretagne historique à vélo
17 février 2020
L’histoire d’une traversée de la Bretagne en gravel
Passionnés de voyages à vélo et d’aventure, les membres l’agence Abicyclette Voyages se sont lancé le défi de parcourir leur région en Gravel en empruntant les parcours de la Vélodyssée et du Canal de Nantes à Brest. En 3 jours et en plein hiver, ils ont relevé le challenge Gravel de la traversée Moderne de la Bretagne historique.
Retour sur cette aventure de 3 jours à vélo :
Pour tout cycliste, relier deux mers est toujours une promesse d’aventure et de dépaysement. Quelle que soit la distance, cette invitation au voyage est comme une graine plantée qui ne demande qu’à germer.
Relier deux mers est toujours une promesse d’aventure et de dépaysement
Pour nous qui sommes basés à Rennes et qui organisons depuis une dizaine d’année des voyages à vélo en Bretagne mais aussi partout en France et en Europe, la traversée de la Bretagne du Nord au Sud en reliant la Manche à l’Atlantique s’imposait.
Quoi de mieux dès lors que de suivre la Vélodyssée qui mène le voyageur le long des routes historiques de la Bretagne ? Chaque année nous y organisons des séjours pour de nombreux voyageurs à vélo, de toutes nationalités. A nous désormais de profiter du calme des rivières et canaux que longe ce parcours, loin de la circulation automobile.
Nous avons découpé ce périple de 490 kilomètres en 3 étapes programmées à la fin février. Nous nous attendions à affronter le froid mais, excepté la rigueur du petit matin, nous avons roulé dans des conditions optimales pour un voyage à vélo, avec une température atteignant même 18°C en plein après-midi. Nos tenues de pluie sont donc restées bien rangées dans nos sacoches de bikepacking.
Pour cette aventure, nous avions fait le choix de vélos gravel dont les caractéristiques permettent de passer presque partout tout en profitant de l’efficacité et de la légèreté d’un vélo de route. Ainsi, nous avons pu parcourir des distances importantes en nous jouant des revêtements successifs et de leurs natures diverses et variées. Afin de voyager léger, nous avons pu compter sur les atouts des nouvelles sacoches de bikepacking qui garantissent autonomie et confort tout en préservant une dimension sportive.
Armés de ces éléments de modernité, nous étions prêts à nous lancer sur des voies anciennes récemment dévolues aux déplacements doux et aux voyages en itinérance.
Le point de départ de la Vélodyssée
Notre périple commence au lever du jour au pied du phare du port de Roscoff, point de départ de La Vélodyssée.
Notre motivation est à son comble grâce à la magnifique luminosité que nous offrent les premières lueurs du jour au-dessus des maisons de pêcheurs et de la Manche.
Nous voici partis pour près de 500 kilomètres. Le parcours de la Vélodyssée est remarquablement balisé et nous roulons sur de petites routes autrefois parcourues par les Johnnies, ces vendeurs d’oignons qui ont contribué à faire connaître le Léon et son activité maraichère. L’odeur qui nous accompagne est plutôt celle du chou alors que nous parcourons de charmantes petites routes longées de murets de pierres dont la végétation prend peu à peu possession.
Au détour d’un virage, nous sommes surpris par la montée de la mer qui a recouvert notre route. Le fort coefficient de 114 qui sévit durant notre week-end y est probablement pour quelque chose…
Nous atteignons Morlaix et sommes saisis par la taille des viaducs sous lesquels nous passons. Nous nous sentons peu de chose devant ces géants d’acier et de granit. Nous laissons les effluves des boulangeries derrière nous et rejoignons La Vélodyssée par de petites ruelles. Pour atteindre l’ancienne voie de chemin fer, réaménagée en voie verte, qui relie la mer à Carhaix et au Canal de Nantes à Brest, nous devons affronter quelques côtes et passer en mode sportif.
A l’approche de Carhaix, nos estomacs nous invitent à une pause ravitaillement. Face à la gare dont les trains ont laissé la place aux cars régionaux, la brasserie Coreff nous invite à prendre, en plus de notre repas, un bon rafraîchissement. Nous sommes en Bretagne un 22 février et il fait 17°C, probablement plus en plein soleil…
La Bretagne, terre de cyclisme
De la terrasse où nous dégustons la bière locale, nous apercevons d’illustres cyclistes tels que Robic, Bobet, Hinault, et d’autres…
Un hommage s’impose à ces champions qui ont façonné l’histoire du cyclisme et qui ont fait de cette Bretagne qui nous offre ses routes une terre de vélo.
L’histoire de Carhaix a été celle d’un lieu d’échanges et de rencontres comme aux grandes heures de la ville, alors capitale, à l’époque romaine. De nos jours, les voyageurs à vélo doivent choisir entre La Vélodyssée et la Voie n°7 Bretagne qui prend la direction de Concarneau. Une idée pour une future aventure d’une mer à l’autre…
Alors que nous sommes à plus de 330 kilomètres de cité des ducs de Bretagne, nous sommes étonnés de découvrir un panneau nous indiquant la direction de « Nantes », pourtant pas notre prochaine étape. Cette indication semble réservée aux cyclistes longeant le Canal de Nantes à Brest puisqu’ailleurs dans Carhaix, nulle autre trace d’un panneau indiquant la direction de Nantes. Nous ne pouvons pas nous tromper, nous devons tendre le bras à droite et suivre cette voie en direction de Nantes. Arrivés sur l’ancien chemin de halage, nous retrouvons une fois encore cette indication. Désormais, à droite Brest, à gauche Nantes. Nous faisons nos premiers tours de roue le long des 286,2 kilomètres du tant attendu Canal de Nantes à Brest et profitons à plein des charmes d’une randonnée à vélo sur une voie verte le long d’un canal.
Le Canal de Nantes à Brest
Nous pensions qu’un itinéraire le long d’un canal était obligatoirement plat. Au fur et à mesure de notre avancée, nous découvrons que ce n’est pas toujours le cas. Les calculs des ingénieurs qui ont conçu le tracé de ce canal à travers les collines de la région n’ont probablement rien à envier aux plus puissants ordinateurs modernes.
A chaque écluse nous devons franchir les dénivellations que prend le chemin de halage. Il n’est pas toujours évident d’anticiper l’effort à fournir et le nombre de paliers qu’il reste à atteindre. C’est néanmoins pour nous l’occasion de changer de position et nous mettre en danseuse, soulageant ainsi nos postérieurs, mais aussi nos bustes qui se raidissent au fur et à mesure de notre avancée.
Nous atteignons le point le plus élevé de notre aventure. La Tranchée des Bagnards s’étend sur 3km et rend hommage aux efforts de ceux à qui nous devons cette liaison continue de Nantes à Brest et, en comparaison desquels, ceux fournis aujourd’hui sur nos bicyclettes paraissent bien dérisoires.
Pendant près de 10 ans, 700 ouvriers se sont relayés pour creuser une tranchée de 23 mètres de profondeur et 100 mètres de large.
Nul doute qu’un tel chantier à mains d’homme ne serait plus envisageable de nos jours, du moins sous nos contrées.
Quelques kilomètres plus loin, un nouveau faux plat nous attend, mais cette fois dans le sens qui nous est favorable, et nous permet d’atteindre presque en roue libre l’Abbaye de Bon Repos. Nous sommes saisis par son imposante façade. Peut-être est-ce dû au fait qu’en termes d’édifices, nous n’avions rencontré depuis un certain temps que de petites mais non moins charmantes maisons éclusières. L’impressionnante abbaye, édifiée au XIIème siècle et tombée peu à peu en désuétude, n’a plus de fenêtre. Lors de notre approche, son aspect de maison fantôme se révéle peu à peu. Autant dire qu’elle ne laisse pas insensible et soulève bien des questions. Certains de nos compagnons d’échappée ne s’attendaient pas à ce que nous fassions halte pour la nuit dans une des dépendances toute proche de cette abbaye pleine de mystères.
Les premières pensées fantomatiques évacuées, nous savourons l’adéquation entre notre ressenti et le nom du lieu-dit qui a donné son nom à l’abbaye, celui d’un bon repos.
Deuxième jour : au cœur de la Bretagne
Nous nous réveillons avant que les premiers rayons du soleil ne se posent sur l’abbaye. La douceur matinale du bord de mer ne nous accompagnera pas ce matin. Nous quittons ce site plein d’intérêts par le porche et n’avons que quelques tours de roue à faire avant de rejoindre notre parcours. Nous avons beau avoir été prévenus, la côte qui nous accueille dès les premiers mètres est raide alors que nos jambes viennent à peine de se mettre en mouvement.
L’itinéraire nous fait suivre cette fois d’un peu plus loin le chemin de halage. En effet, l’édification d’un barrage hydroélectrique a donné naissance au Lac de Guerlédan qui depuis les années 30 l’a entièrement recouvert. Notre parcours prend de la hauteur pour rejoindre ce qui était autrefois une voie de chemin de fer et qui nous permet de profiter des lueurs rouges des premiers rayons du soleil. Les kilomètres s’enchainent et nous parvenons à Mûr de Bretagne. Le Tour de France a redonné ses lettres de noblesse à sa Côte de Méné Heiez en l’empruntant à plusieurs reprises ces dernières années. Bien que toute proche, elle ne fait pas partie de notre itinéraire, pas pour cette fois tout du moins…
Nous pénétrons progressivement dans le Morbihan. Cela ne saute pas aux yeux et une carte est nécessaire pour déterminer avec certitude sa frontière. Toutefois, les paysages et les aménagements changent peu à peu. La Bretagne Nord s’éloigne alors que nous poursuivons doucement notre route vers le sud.
Le barrage contourné, nous rattrapons le canal de Nantes à Brest qui entre-temps a mélangé ses eaux avec celles du Blavet, le fleuve qui parcourt la Bretagne en direction de Lorient. Le canal semble plus agité, lui donnant un aspect plus naturel que nous n’avions pas connu jusque-là.
Sur nos montures, les couleurs matinales de l’hiver ne sont que plus belles.
Nous croisons à l’occasion des bâtisses qui rappellent une industrie aujourd’hui disparue mais dont l’architecture si photogénique nous enchante.
Première pause-café de la journée à Pontivy où le soleil nous permet de nous installer en terrasse. Nous en profitons également pour avaler un jambon-beurre. Le petit-déjeuner est déjà loin.
Le Château de Josselin
Trois étapes de 25 kilomètres se succèdent ensuite. Chaque ville étape invite à enfiler notre casquette de touriste mais aussi celle de gourmet. Nous parvenons d’abord sur les bords de l’Oust à Rohan puis, de nouveau 25 kilomètres plus loin, à Josselin dont nous contemplons le château et enfin à Malestroit, classée petite cité de caractère. La régularité de ces étapes est bienvenue afin de casser la monotonie des 150 km sans relief que nous devons parcourir le long du canal.
A Josselin, le canal semble protégé par le château des ducs de Rohan qui le surplombe. On peut dire qu’il en impose. Nous devons le contourner pour grimper vers le centre-ville en empruntant les ruelles historiques à la recherche d’un restaurant avec terrasse afin de profiter du soleil et des 18°C en cette mi-journée.
Une terrasse orientée plein sud nous attend au restaurant de la Duchesse Anne – l’énième du nom dans la région – et le plat du jour emporte notre adhésion. Nous nous laissons également tenter par un surprenant dessert du jour en ce 23 février : une galette des rois frangipane… Où vont les saisons ?
Nos charmants hôtes, Michèle et Frédéric
A l’approche de l’écluse 18 bis, la fin de notre deuxième étape se fait sentir. Nous sommes accueillis dans leur Maison Jaune par Michèle et Frédéric qui hébergent bon nombre de nos voyageurs pendant la belle saison. A notre tour de goûter à l’accueil et à la générosité de ce couple tellement sympathique.
Une bière locale bien fraîche nous y attend. A peine venons-nous de nous désaltérer que nous commençons à refaire le monde. Nous nous installons dans les confortables et charmantes chambres pleines de couleurs que nos hôtes ont aménagées avec goût. Sur leur conseil, nous nous empressons de réserver une table dans un restaurant qui ne compte que 3 ou 4 tables.
Nous ne savons pas si c’est dans un restaurant ou dans une brocante que nous venons d’entrer car à L’improbable – c’est son nom – tout peut être acheté. L’assiette dans laquelle vous mangez, la chaise sur laquelle vous vous asseyez ou la table où nous posons une Merienne, notre deuxième bière de cette fin de journée issue d’une micro-brasserie locale.
Le cuistot nous invite lui aussi à un voyage à travers le temps grâce à ses tartines montagnardes on ne peut plus nourrissantes qui par leurs senteurs ravivent les souvenir d’aventures au cœur des Alpes et ses refuges de haute montagne. Repus par ce généreux repas, nous rejoignons notre hébergement et programmons nos réveils pour 5h30 avant de chercher le sommeil.
Est-ce le repas trop copieux, la fatigue nerveuse accumulée depuis le départ ou l’excitation d’affronter les 200 kilomètres de la dernière étape de notre périple, toujours est-il que l’endormissement est difficile ce soir-là et la nuit bien courte.
Troisième jour : direction l’océan
Les près de 220 kilomètres de notre dernière étape vont demander de la motivation et des encouragements, surtout pour les rouleurs les moins réguliers de notre aventure.
Le décalage horaire d’un récent voyage en Asie du Sud-Est effectué par nos hôtes leur permet de nous offrir à 6 heures du matin et sans difficulté un petit-déjeuner dont nous aurions à peine pu rêver. Leur générosité dépasse nos attentes et une telle attention nous revigore. Elle nous permet d’aborder du bon pied le challenge qui se présente à l’orée de cette dernière journée.
A 7 heures, il fait encore bien noir et nous devons allumer nos lumières avant de donner le départ. Nous rejoignons le canal et prenons la direction de Nantes. Rouler de nuit est une expérience particulière, où la vue laisse davantage de place aux autres sens pour apporter à l’esprit des informations multiples qu’il faut apprendre à décoder. Notre ressenti devient plus subtil. Au loin, tandis que nos lumières chassent les ragondins qui avaient pris possession du chemin de halage, se lèvent celles du soleil avec des teintes orangées.
Après une cinquantaine de kilomètres, nous parvenons rapidement à Blain en dépit d’une qualité de revêtement inégale par endroits. Le petit-déjeuner encore relativement proche, nous préférons continuer notre route et chercher plus loin où nous arrêter pour une pause gourmande autour d’un café.
En ce troisième jour de route, les signes de fatigue apparaissent au sein du groupe, de même qu’une certaine appréhension.
Nous n’en sommes qu’au 88ème kilomètre, ce qui, autrement dit, signifie que 126 autres nous attendent.
Des craintes apparaissent quant au fait de ne pas profiter pleinement jusqu’au bout des plaisirs de ce voyage à vélo, redoutant que le physique ou le mental ne donnent des signes de faiblesse. Un repas copieux aurait pu aider à faire remonter le moral.
Nantes, cité des Ducs de Bretagne
Au niveau de Nort-sur-Erdre, nous nous étions éloignés du canal de Nantes à Brest et, depuis, le parcours était très ludique, alternant entre petites routes et chemins plus ou moins larges. Les lignes droites du chemin de halage sur près de 280 km étaient du souvenir ancien et les successions de virages dans lesquelles nous évoluons désormais sont comme un terrain de jeu et, chacun notre tour, nous prenons plaisir à relancer l’allure. Dans ces conditions, nous atteignons rapidement Nantes.
Nous prolongeons notre effort jusqu’au Bouffay, le quartier historique et médiéval de la cité des Ducs de Bretagne. Nous nous arrêtons à la première terrasse qui s’offre à nous. Peu importe la carte ou les avis, l’important à l’instant est de nous rassasier sans trop attendre. Il n’en fallait pas plus pour redonner du moral aux troupes et, le repas du soir dans les sacoches et le goût du délicieux crumble encore dans la bouche, l’équipe se lance à l’assaut des 70 derniers kilomètres, direction l’océan.
Nous retrouvons le tracé de la Vélodyssée qui emprunte sur cette partie les petites routes du coteau sud de la Loire. Nous sommes surpris par le relief que prend le parcours mais cela offre, depuis les villages et hameaux qui surplombent la Loire, une vision panoramique sur le fleuve. Quand la route s’élève, nos sacoches donnent l’impression d’avoir été chargées à notre insu, mais le changement de profil n’est pas désagréable et offre une fin de parcours ludique où de petites routes panoramiques laissent place à de charmantes ruelles.
Passées ces quelques bosses, la route ne fait plus que descendre et nous mène au canal de la Martinière. Des sensations pas si lointaines se rappellent alors à nous dans cette interminable ligne droite qui longe un cours d’eau.
Un peu plus loin, nous commençons à apercevoir le pont de Saint-Nazaire, signe que l’estuaire de la Loire et l’Océan Atlantique ne sont plus très loin. Notre aventure entre Mer et Océan touche presque à sa fin. Pas immédiatement puisque nous parvenons à nous perdre dans Corsept. Il ne nous reste que 3 heures pour récupérer le dernier train. Nous espérons que les 20 minutes de perdues ne gâcherons pas la fin de notre périple.
Poursuite de la traversée à vélo de la Bretagne
Nos métiers et notre passion du voyage à vélo nous amènent à préparer minutieusement chaque itinéraire, à analyser chaque route, chaque alternative entre tel ou tel chemin. Quelle étrange sensation dès lors d’évoluer sur un itinéraire parfaitement fléché et balisé. La contre-partie est que pour une fois nous n’avons pas pris la peine de configurer la trace GPS sur nos smartphones. Les quelques détours dans Nantes à la recherche d’un restaurant et les égarements dans Corsept ont eu raison de notre capacité à évaluer la distance qu’il nous reste à parcourir pour atteindre notre destination, la gare ferroviaire de Bourgneuf en Retz.
Quelques centaines de mètres après le panneau indiquant Saint-Brévin-les-Pins, l’océan surgit, bordé par une longue plage de sable fin. Ce n’est pas encore notre terminus mais cela a un parfum de récompense.
Notre moral est regonflé à bloc, d’autant que l’étape Nantes – Saint-Brévin nous a semblé être une formalité. Plus que quelques efforts avant que ne se dessine le dernier kilomètres des 490 que nous venons de parcourir. Ou peut-être un peu plus car demeure l’incertitude sur la distance restant à parcourir…
Nous lançons nos dernières forces dans un contre-la-montre où se mêlent stress et excitation qui nous aident à relancer l’allure après chaque intersection. Combien en reste-t-il exactement d’ici Bourgneuf ? Un certain nombre semble-t-il. Sans prendre le temps d’en profiter, nous traversons des bourgs, des ports historiques bretons ainsi que des stations balnéaires qui ont accompagné l’essor de la région peu avant le début du XXème siècle.
La tension augmente quand nous constatons que les panneaux de La Vélocéan et ceux de la Vélodyssée ne s’accordent pas sur les distances.
La traversée de la Bretagne à vélo : nous l’avons faite !
La barre symbolique des 200 kilomètres est franchie à l’approche de Pornic. Nous apercevons de l’autre côté du chenal une queue interminable devant la Fraiseraie, le célèbre glacier de la ville. Le réconfort de la glace ne sera pas pour cette fois.
Dans le village des Moutiers en Retz, les panneaux de La Vélodyssée n’indiquent plus une localité mais ce qui ressemble pour nous à une frontière et une ligne d’arrivée : « Vendée 6 km ». Nous touchons au but et nous savons à quelle distance il se situe désormais.
Le long de l’océan, nous savourons la fin de notre route. Pour ne rien enlever au plaisir, le soleil nous a attendus pour se coucher sur l’Atlantique. Nous sommes sur nos vélos depuis son lever. Nous prenons conscience de l’effort que nous venons de réaliser. Malgré la fatigue, nous sommes grisés par ce spectacle et l’échéance toute proche et filons à plus de 30km/h. Nous arrivons lancés au Port du Collet où le Falleron, fleuve a priori anodin, marque en fait la frontière entre la Loire Atlantique et la Vendée. D’un certain point de vue, nous venons de quitter la Bretagne…
« Préparez vos passeports les amis, nous y sommes ! ».